Internet : La censure Australienne


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Le 15/01/2000
M.A.J. DU 20/01/2000



- En juillet 1999, l'Australie autorisait l'
ABA (Australian Broadcasting Authority), équivalent de notre CSA, à parcourir l'internet à la recherche des contenus libertins, illégaux ou offensifs. L'ABA impose dorénavant aux fournisseurs d'accès (FAI) « fautifs » de censurer les pages incriminées.

- Au mois de décembre 1999 on apprenait que le gouvernement australien avait déposé un projet de loi permettant aux membres de l'ASIO (Australia's Security Intelligence Organization) d'autoriser le piratage de systèmes informatiques privés ainsi que la copie et l'altération des données. Une nouvelle étape vers la surveillance légale de toutes les données des citoyens par les autorités.

- Depuis le 1er janvier 2000, le Web australien est sous surveillance. L'Etat a mis en place une codification censée protéger les enfants des contenus « illégaux ou offensants » de l'internet. L'ABA a mis en place un bureau des plaintes, nommé par ses détracteurs « comité de censure », qui permet aux citoyens australien de déposer des plaintes afin d'établir une liste noire des sites que doivent étiquetter les fournisseurs d'accès et d'hébergement.

Ce comité de censure classera les sites en trois catégories : R pour « moralement condamnable », X pour les sites réservés aux adultes et RC pour les sites illégaux.

L'ABA oblige les fournisseurs d'accès à diriger leurs clients sur des « proxys », sortent de serveurs "caches" (tampons), qui reconnaîtront les sites classifiés.
Le 17 janvier 2000, un premier site est tombé sous le coup de cette loi. Ce site classé "X" (dont l'adresse est restée confidentielle), a du supprimer des pages jugées trop impudiques.

Les fournisseurs d'accès et hébergeurs australiens ne sont pas considérés comme responsables du contenu hébergé sur leur serveurs mais sont chaleureusement invités à collaborer pour débusquer les sites "délictueux".

Une association anti-censure nommée « Electronic Frontiers Australia » (EFA) milite de longue date contre cette loi. Elle dénonce une atteinte à la libre expression et vient d'héberger son site aux Etats-Unis !
Elle rappelle l'inefficacité des filtres logiciels, dont les erreurs pourraient bloquer jusqu'à 60% des sites Web inoffensifs, citant
Geocities (hébergeur gratuit) et Deja.com (indexeur de forums de discussion) ainsi que de nombreux sites contenant des mots clefs comme "Bikini", "Lingerie", "Pamela", "striptease" et "hackers".
En effet, l'étude de la
CSIRO commandée par le gouvernement en novembre 1999, n'inclue aucune évaluation de l'efficacité des filtres logiciels qui contiendront la liste noire des adresses internet des sites.
Certains mots clefs laissent dubitatifs : "Doom", "Quake", "Web" sont considérés dangereux pour les enfants ! On comprends mal la présence de mots communs comme "Who", "When", etc. et l'on se demande quels sites pourront passer au travers de ces filtres !

Une cyber strip-teaseuse , Bernadette Taylor, publie sur son site de protestation contre la loi ("About the CensorShip issue") la liste des serveurs gouvernementaux qui ont visités son site de charme, dorénavant classé X...
Elle met en ligne une page nommée « 
How to Anonymise Yourself » ou elle explique comment se rendre anonyme avec captures d'écrans à l'appui.

Le groupe de hackers nommé 2600 regrette « que le gouvernement australien ait préféré la prohibition de l'internet à l'éducation des internautes ».


DD.


Pour en savoir plus :

 

La page d'information de l'EFA.

Joignez-vous à la liste de discussion de stop-censure de l'EFA

Liste des Mots-clés bloqués par iFilter

La page d'anonymat de Bernadette Taylor.

Actualités de ZDNet du 11 janvier 2000



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